LE FARDEAU HYPOTHÉCAIRE

LE FARDEAU HYPOTHÉCAIRE

01 novembre 2010

"LES PAIEMENTS hypothécaire ont augmenté en proportion des revenus entre 2000 et 2010 mais si on observe la situation sur une plus longue période, c'est moins pire que dans les années 1990.  Oui, la situation s'est légèrement détériorée mais ce n'est pas catastrophique dans la mesure où les taux d'intérêt restent faibles", opine Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.

À l'instar d'autres analytes du marché hypothécaire et immobilier, Mme Bégin constate une tendance vers la stabilisation des prix domiciliaires après une décennie prospère et un début d'année particulièrement fébrile en 2010 quand tous étaient dans l'attente de hausses de taux d'intérêt et d'un resserrement du crédit hypothécaire par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

"Les gens qui devaient passer à l'action en 2010 l'ont fait au début de l'année", affirme l'économiste de Desjardins.  Il ne faut donc pas se surprendre du ralentissement observé durant le troisième trimestre, alors que les ventes et la valeur des maisons a stagné et même reculé dans certaines régions, y compris Gatineau-Ottawa.  "On s'attendait à ça", commente-t-elle.  C'est sans doute ce qui explique la chute de 20% dans le marché de la revente depuis la fin de 2009.

L'hésitation actuelle des marchés constitue-t-elle le début d'une nouvelle tendance?  Rien ne l'indique, du moins pas à  court terme, dit Mme Bégin.  Les taux d'intérêt sont restés bas et ont encore baissé au mois d'octobre.

Au Québec, la croissance récente a permis de récupérer et de doubler le nombre d'emplois perdus durant la récession.  Et la situation globale du marché domiciliaire est plus saine au Canada.  Le ralentissement actuel constitue une protection contre les brusques corrections, comme aux États-Unis.

On n'envisage donc pas de chute de la demande et de chute du prix des maisons.  "Le seul risque, dit Mme Bégin, c'est quand les taux d'intérêt vont remonter, au fur et à mesure qu'au renouvellement d'hypothèques, les gens seront confrontés à des paiements plus élevés.  Ça prend un élément déclencheur, et le risque se situe sans doute du côté des taux d'intérêt."

C'est cependant un risque à moyen terme.  Pour le moment, les hausses du taux directeur de la Banque du Canada ne touchent que les détenteurs d'hypothèques ou de marges hypothécaires à taux variables.

"Le plein effet (d'une hausse éventuelle des taux fixes) se fera sentir avec les renouvellement.  Ça prendra donc deux ou trois ans", commmente Mme Bégin.

Le taux d'endettement des ménages est à un sommet, comme partout dans le monde, mais les taux hypothécaires en baisse depuis l'an 2000 ont permis de maintenir et même, parfois, de réduire les paiements mensuels des propriétaires de maisons.  Et il y a eu un changement de mentalité: les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus passer par les étapes traditionnelles d'accession à la propriété.  "Ils se lancent plus vite", dit Mme Bégin.

Me Guylaine Gratton - Notaires et Conseillers Juridiques
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